jeudi 7 avril 2016

Retour à l'écriture : Je vis en Chine

Reprendre le clavier 
après presque un an et demi de pause.

Non pas que j'aie voulu arrêter d'écrire, mais simplement mes habitudes en Chine ont bien changé depuis mon installation. Pour ceux qui ont suivi, j'ai fêté ma deuxième année à Shanghai il y a peu, sans prendre en compte mes trois mois de vacances en été 2013.

Le temps passe, les jours ne se ressemblent pas, 
et je prends de l'âge ;p 


Bon sang, je vis en Chine.

Par où commencer! Il y a tellement à dire. Mais je vais écrire cet article d'un point de vue terrain et questions existentielles lorsque l'on débarque en Chine...

Alors première question vitale : LE VISA. LE visa le visa le visa le visa. Il est dans toutes les bouches. Pour aller en Chine avec un passeport français, il est obligatoire d'avoir un visa, qui maintenant coûte une centaine d'euros par tête, cher. Il existe des visas de touriste, étudiant, business... Les démarches administratives sont un peu décourageantes quand on considère le tas de documents à fournir dont les listes diffèrent d'une source à l'autre. Il suffit d'un oubli pour faire demi-tour à la maison. En matière de visa, le Saint Graal est le visa de travail dit visa Z, où toutes les formalités sont orchestrées par l'employeur, et ça, c'est trop parfait. Chaque année, pas mal d'expatriés doivent quitter la Chine pour des problèmes de visa ou trouver un stratagème pour rester plus longtemps sans avoir de soucis avec les autorités. Mon expérience a été à la fois très mauvaise et très bonne par la suite. En effet en 2013, erreur fatale j'ai dépassé le nombre de jours en Chine prévus par mon visa étudiant. Bouarf. 
Après deux semaines de galères et des sous en moins car j'ai du payer la peine maximale au gouvernement, je suis finalement rentrée en France sans encombres et avec plus de peur que de mal... :D 
Trois mois plus tard, je repartais pour de bon et tout à fait en règle administrativement. Voilà déjà un poids en moins.


Le logement. Dans une ville aussi peuplée que Shanghai, la colocation est très répandue, comme dans beaucoup de grandes villes j'imagine. Les immeubles de plus de 20/30 étages pullulent à chaque coin de rue, en faisant de l'ombre au petites lanes, ces petites rues typiques chinoises restées à peu près authentiques. Selon les quartiers. Les maisons individuelles très anciennes disparaissent peu à peu pour laisser place à ces géants de béton. Grande tristesse à mon sens de voir s'effacer un bout de culture.  Bon, il faut dire que cette ville abrite plus de 23 millions d'habitants donc il faut pouvoir caser tout le monde... (versus 2,2 millions pour Paris si je dis juste) donc on ne mentionnera même pas les chiffres de densité... Shanghai est très vaste et très "busy". 
Les colocs façon "Auberge Espagnole" existent bel et bien : plusieurs nationalités, filles, garçons, couples, célibataires endurcis, de 2 à 8 personnes. Ici, on a rarement affaire avec le vrai propriétaire de l'appartement. On traite soit avec un agent individuel soit avec une agence qui a signé un accord avec lui. C'est parfois un peu perturbant car il peut se passer des histoires un peu incongrues, du style l'agent se barre avec tes loyers....... Mais au delà de ça, cet intermédiaire facilite la communication et la gestion de l'appart, étant donné que les colocs changent régulièrement et qu'il faut à chaque fois signer de nouveaux contrats etc. Aussi, les lois sont plus légères et des choses pas très sympas peuvent arriver, exemple : "tu as une semaine pour déménager". Hummm...très bien. Et tu t'en vas car la police n'entendra pas ton baragouinage de négoce en chinois approximatif. :D Ces deux exemples m'étant bien entendu arrivés!



À Shanghai, tous les moyens de locomotion sont bons : double pied, touk-touk, vélo (à deux), scooter (à trois ou quatre avec le chien ou le bébé devant), bus, TAXI mon meilleur ami. Je ne saurais dire le pourcentage mais seule une partie de la population possède une voiture personnelle. 
Pourquoi le taxi est-il mon meilleur ami? Non pas parce que j'ai des goûts de luxe (et pis même si c'était le cas? haha) : premier argument, en général on n'y connaît rien aux bus car c'est écrit en chinois. Certains expat' affirment ne jamais avoir pris le bus de ville en 5 ans! Ensuite car le métro ferme ses portes entre 22h45 et 23h et quelques selon les lignes.... Donc tu oublies pour rentrer chez toi en mode économique après ton verre entre amis. Ensuite, il y a en vraiment beaucoup et partout. Et pour finir, c'est quand-même abordable! La base de prix est fixée à RMB14 = 14 yuan = 14 kuai = 14¥ = moins de 2euros.
Autrement dit, cette ville ne dort pas - en dehors des vacances du Nouvel An Chinois, en février. Ma grande peur est 1) de ne pas trouver de taxi quand je dois le prendre pour aller travailler et que quand finalement tu en vois un arriver au loin avec sa lumière verte, une personne sans vergogne te le subtilise et se tire dans l'autre sens. Abdos serrés, prête à se battre à 6:30am. 2) qu'il emprunte volontairement un chemin bien trop long pour te ramener chez toi, et que tu payes 20 ou 30 kuai de trop. Un petit vocabulaire de taxi est vivement recommandé pour exprimer ton indignation et affirmer que tu ne donneras que 25 kuai. Non mais oh! Ça aussi, ça m'est arrivé ;)



La population étrangère (non chinoise) dite laowai ou waiguoren est assez importante et certains quartiers de la ville, certaines résidences sont même majoritairement peuplées d'expat'. Personnellement, je pense qu'un environnement à tendance chinoise a plus de sens au quotidien pour l'intégration et la découverte de l'Autre.

Alors deux gros clichés maintenant : 1. les Chinois crachent partout 2. c'est méga pollué qu'est-ce que tu fais là-bas? 


Cliché #1. Les Chinois crachent partout


Alors c'est vrai qu'on est souvent amenés à entendre des Chinois se racler la gorge, ramener le contenu visqueux à l'entrée de la cavité buccale, se racler la gorge à nouveau pour être sûr qu'il ne reste plus rien et finalement cracher un jet plus ou moins pâteux de production salivairo-glaviaire. hahahahhahhaha. Sans rire, c'est évidemment surprenant voire horripilant d'entendre ça au tout début. Pour nous populations européennes aux reliquats de bourgeoisie, cracher bruyamment en public est tout bonnement impensable. Pensée conciliante : légende ou pas mais ça aide à le prendre moins mal, la médecine chinoise incite à ne pas garder de la 'maladie' en soi. C'est-à-dire qu'on ne doit pas ravaler des microbes mais au contraire les expulser. Donc on crache. C'est un phénomène de société sur lequel certains Chinois ne sont pas du tout pudiques et ces derniers partageront volontiers ce spectacle son et lumière avec vous. Or, le gouvernement est conscient de cela et l'on voit apparaître des panneaux ''Ne pas Cracher'' et autres moyens de sensibilisation.  Que faire? Continuer sa route et faire comme si de rien n'était, se détendre et se dire que ce n'est pas si grave... ça demande un peu de pratique.



Cliché #2. C'est méga pollué qu'est-ce que tu fais là-bas?

Petite pensée pour mon frérot et ma sista. 

La campagne et les arbres de mon enfance me manquent quand les pics de pollution dépassent les 150 sur l'index de mesure de la qualité de l'air. Ce n'est pas un mythe, oui la Chine est polluée. Cela dépend des vents, des saisons, du climat donc, et de la production des industries; car elle vient bien de quelque part, la pollution est un résultat de l'activité humaine qui empoisonne les gens - il faut bien le dire - composée de différents oxydes (monoxyde, dioxyde) et de particules fines, MIAM. Alors depuis que j'habite ici, je n'ai plus honte de porter mon petit masque anti-pollution le matin en allant travailler. Est-ce bien efficace? Et bien les masques dotés d'une certaine technologie filtrent les particules les plus grosses, oui. En revanche, les particules les plus fines peuvent traverser et se loger dans les zones respiratoires. Voilà. La pollution touche et affecte les humains, provoque des maladies respiratoires, déclenche de l'asthme chez les plus sensibles, voire plus grave.  ''On recense un certain nombre de personnes décédées à cause de la pollution en Chine chaque année.'' Que faire? Rester chez soi? Hum.. Effectivement pour moi un taux en zone ''hazardous'' (dangereuse) sur l'échelle de mon appli téléphone est parfois un motif d'annulation de sortie. Pas de pensée conciliante, c'est un fait, on ne peut pas le changer. Ça joue sur le moral car le ciel est bas et gris, le soleil est caché, les étoiles sont invisibles, cet espèce de brouillard constant et malsain nous embrume le cerveau, nous pique le nez et nous donne mal à la tête... snif. J'ai un peu de chance ici car Shanghai est moins polluée que Pékin par exemple (Chacha) et honnêtement certaines journées sont tellement magnifiques que tu adores ton existence et que ton corps s'emplit de joie et de ciel bleu.



Il y a tant de choses à raconter sur la Chine, même si franchement, je ne suis pas la grande baroudeuse des contrées perdues du Yunnan, je n'ai même pas encore visité la moitié des parcs de Shanghai, ni les grandes attractions touristiques, je commence à m'améliorer en distances à pied en centre-ville, et je connais trois lignes de bus. hahahaha :D

Je suis cependant riches d'autres choses et d'expériences que je n'aurais peut-être pas vécues en France et ça, c'est magique.

Pour mon retour au blog, allez-y laissez moi vos idées clichés et j'y répondrai dans un prochain article avec mon point de vue.


Bien à vouuuus

Elsa // Susie Lou Crabouilage

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